Attention, vous utilisez un navigateur obsolète ! Vous devriez mettre à jour celui-ci dès maintenant !

Réussir la culture des aubergines

Sommaire

> Fiche Botanique

> Fiche de Semis

> Fiche de Culture

FICHE BOTANIQUE

Aubergine

Classification :
Ordre : Solanales
Famille : Solanacées
Genre : Solanum
Espèce : Aubergine
Nom latin : Solanum melongena L.

Description :
Le chemin de l’aubergine vers sa réputation de légume associée à une cuisine du sud, comme beaucoup d’autres Solanacées fut assez long. En effet, il fallut plusieurs siècles pour que cette plante, aux fruits étonnamment brillants, aux teintes absolument magnifiques véhiculant une image de soleil et de chaudes journées d’été, ne gagne sa place dans les potagers et tables du sud de la France. Malgré tout, cette belle indienne peut se cultiver partout en France tant qu’on lui fournit le soleil dont elle raffole.

Origine – Histoire :
Originaire du Moyen Orient et d’Asie, c’est là que l'aubergine commence sa domestication de petit buisson épineux, aux petits fruits fort peu appétissants, avant d’évoluer vers une plante donnant des fruits charnus déclinés en une étonnante diversité de formes et de couleurs bien plus attractifs. Une fois introduite en Europe, les aubergines, comme toutes les Solanacées, sont associées à la sorcellerie. En effet au XIIème siècle, on la connait sous le nom de melongena, deux siècles plus tard elle n'a guère progressé, sa réputation reste plus que douteuse. La melonge donne des fruits qui ont une mauvaise qualité, comme cela est clairement expliqué dans Le Grant Herbier, alors encyclopédie médicale de référence. Ne s'en tenant pas là, les savants de cette époque la parent d'un surnom bien peu encourageant, mala insana, autrement dit, pomme malsaine. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIème qu'elle est réellement cultivée dans les potagers du sud de la France. Elle apparait alors pour la première fois dans Le Bon Jardinier en 1808 seulement. On ne la présente néanmoins que comme un légume destiné à faire un ragoût de fantaisie, ce qui reste un début bien timide. Passant outre ces aprioris, en 1825 un primeuriste parisien, M. Decouflé, la découvre en Provence et en fait venir à grands frais sur les marchés parisiens, où elle parvient enfin à séduire. On commence alors à voir apparaître dans les recueils de cuisine des recettes où l'aubergine a une belle place, quelques six siècles au moins après son arrivée ! Aujourd’hui, les français apprécient les sélections noires et brillantes et commencent également à redécouvrir celles que nombre de leur voisins européens n'ont jamais délaissées, des variétés rondes ou longues, striées de mauve, intégralement blanches, etc. Toujours très consommées en Chine, au Japon ou en Inde, peut-être verrons-nous un jour arriver de ces variétés aux fruits de toutes tailles, verts, blancs ou zébrés.

Etymologie
: De Candolle donne pour origine du terme français moderne "aubergine" le sanskrit vaatingan, devenu baadangan en hindustani, bâdenǧân (بادنجان) en persan, patlıcan en turc, bedengiam, baadanjaan, al-bâdinjân en arabe (al est l'article défini), berenjena en espagnol, albergínia en catalan, aubergine en français. Le portugais beringela aurait été adopté en Inde sous la forme brinjal, que l'on retrouve dans le français béringéde, bringelle (employés à La Réunion et à l'île Maurice), et brème en français canadien. L'aubergine s'est aussi nommée mélongène (ou mélongine). Le philosophe Avicenne est le premier à la nommer melongena, que retient le naturaliste Linné avec le nom binominal Solanum melongena. Le nom latin mala insana (« fruit malsain ») attribué au XVe siècle par ll'écrivain Hermolao Barbaro, a été utilisé par les botanistes. Il a donné l'italien melanzana et le grec moderne melitzána (μελιτζάνα). Le nom "plante aux œufs", en usage en anglais (États-Unis) "eggplant", à l'origine de l'allemand Eierfrucht, date de l'époque de l'occupation de l'Inde par les britanniques.

Synonymes et autres noms : Melongène.

Cycle de vie : Annuelle* sous les climats européens.

Mode de reproduction :
Sexué*.

Type de pollinisation :
Autogamie* préférentielle mais fécondation croisée possible.

Goût :
Crue, l'aubergine est plutôt amère, mais cuite, son goût rejoint celui des champignon.

Valeurs nutritives :
Les aubergines sont riches en potassium, ce qui leur confère des vertus diurétiques, et, associées à d'autres légumes-fruits, favorisent le transit intestinal. Elle est très peu calorique, ne contient pas de graisse, est riche en fibres solubles et en de nombreuses vitamines B. Il faut tout de même faire attention à ne pas la cuire à l'huile qu'elle adore absorber.

Anecdotes :
Ce légume fruit fut aussi autrefois une plante ornementale. En effet, les aubergines n'étaient pas à leur arrivée en Europe très appétissantes. Elles se sont depuis bien ancrées dans notre culture. Par exemple, dans les années 1970, à Paris, avec le développement des parcmètres, des auxiliaires dénommées "les aubergines" sont recrutées par la police du fait de la couleur lie de vin de leurs uniformes. Elles apparaissent aussi dans quelques jeux vidéo et dans la littérature. Enfin, la peau des aubergines était autrefois toxique, caractère perdu au fil du temps avec l'évolution de la sélection, pouvait également avoir une utilisation thérapeutique.

Principales sous-espèces et variétés :
Les violettes : Très hâtive de Barbentane, Black beauty, Ronde de Valence, Violette de Florence, Monstrueuse de New York, Rosa bianca, Bambino, Little fingers.
Les vertes: Louisiana long green.
Les blanches : Blanche ronde à œufs, Longue blanche.

FICHE DE SEMIS

Réussir le semis de l’aubergine

Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Périodes : De février à mai.
Type de semis : Semer en terrine ou en godet.
Poids pour mille graines (PMG) pour l’espèce : Environ 4 grammes.
Densité : De 2 à 4 plants / m².

Lieux et conditions :
Sous abri : On peut semer sous abri en godet ou en terrine dès le mois de février en maintenant une température minimum de 20°C et une bonne luminosité, dans une pièce bien chauffée, une véranda, ou sur couche chaude dans un tunnel.
Pleine terre / sans protection : Il n’est pas possible de semer les aubergines directement en pleine terre en France.
Préparation du sol : Une fertilisation à base d'engrais naturel (engrais potager) et de compost, en fin d'automne ou en début de printemps peut être utile.
Température de germination : De 20 à 24°C avec un optimum de 22 à 24°C.
Nécessité d’un passage au froid : : Pas nécessaire.
Trempage* : Pas nécessaire.
Distançage :
Dans le rang : 50 cm dans le rang.
Entre les rangs : 50 cm entre les rangs.
Profondeur : De 3 à 5 mm de profondeur.
Temps de levée : De 8 à 12 jours.
Eclaircissage : Espacer les plants de 50 cm en tous sens.
Repiquage : Si on a semé en terrine, on repique une première fois en godet, 4 à 6 semaines après le semis, puis en pleine terre quand les gelées ne sont plus à craindre. Si on a déjà semé en godet ou motte pressée on plante directement en place.

FICHE DE CULTURE

Culture de l’aubergine

Contexte environnemental :
Zone climatique et rusticité : L'aubergine apprécie les climats chauds et tempérés.
Type de sol : Humifère*, frais, sain et profond.
pH : De 5,5 à 6.
Humidité : Drainant.
Exposition : Chaude et ensoleillée.

Température :
Au moins 25°C, entièrement protégées du gel et avec des températures nocturnes de plus de 12°C, en dessous de cette valeur l'aubergine stoppe sa croissance et son développement.
Rotation des cultures :
L’aubergine exige une alternance de 3 ou 4 ans.
Plantes compagnes :
Estragon, thym, lavande, tanaisie, souci, pois, haricot d’Espagne, haricot et fève sont des plantes avec qui l’aubergine se sent bien.

Entretien et vigilance :
Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Temps passé : Moyen.
Gestes techniques :
Des arrosages modérés mais réguliers et une taille* sont nécessaires.
Risques liés au climat / résistance au gel :
L'aubergine nécessite plus de chaleur que la tomate, et ne supporte aucun gel, il faut tout faire pour les en protéger et les planter là où il fait et fera le plus chaud.

Semis :
En godets en février / avril sur couche chaude (20°C). Repiquage en pleine terre fin mai dans un sol frais, profond et riche en humus à exposition chaude et ensoleillée à 50 cm en tous sens. Arroser, tailler comme les tomates.

Entretien / soin :
Repiquage :
Si on a semé en terrine, on repique une première fois en godet, 4 à 6 semaines après le semis, puis en pleine terre quand les gelées ne sont plus à craindre. Si on a déjà semé en godet ou motte pressée on plante directement en place.
Arrosage :
Fréquence : Arrosages réguliers.
Quantité : Un arrosage modéré est recommandé d'autant que les aubergines sont particulièrement sensibles à l'asphyxie racinaire.
Période : Durant toute la production.

Outillage : Tunnel ou véranda, arrosoir, sécateur.
Désherbage :
Il faudra bien sûr éliminer toutes les adventices, à moins d'avoir une terre remarquablement fertile. En effet, les aubergines sont beaucoup trop gourmandes pour tolérer la moindre concurrence.
Binage* / sarclage* / buttage* / paillage* :
Binages et sarclages ne sont pas superflus. L'aubergine apprécie d'être buttée. Afin de limiter le désherbage et limiter les pertes d'eau, un paillage peut être nécessaire dès sa plantation et pendant toute sa culture.
Protections hivernales :
: L’aubergine ne se cultive pas en hiver donc il n’y a aucune précaution à prendre.

Récolte :
Partie de la plante :
On consomme le fruit.
Période :
De juillet à octobre, soit dans les 5 mois après le semis.
Stade :
Le fruit est consommé immature, quand il se colore en violet, vert ou blanc selon les cultivars, et quand il est brillant, afin de le consommer avant que les graines ne durcissent.

Rendement moyen : Un pied d'aubergine donne généralement 6 à 8 fruits mais ce chiffre peut être influencé par la variété.

Conservation et stockage :
Mode : Crue dans le bac d'un frigo, ou séchée en conserve.
Durée : Crue, l’aubergine ne se conserve que quelques jours, mais séchée, elle peut se conserver plusieurs mois.

Utilisation :
Culinaire : " L'aubergine confite " est un exemple de recette à cuisiner avec l'aubergine (/A-19509-aubergines-imam-bayildi.aspx). On peut les consommer de mille façons différentes : sautées, en tian, dans la ratatouille, farcies, en caviar…

Ravageurs et maladies :
Tolérance : Faible.
Maladies :
Que serait une solanacée sans mildiou ! Une période d'humidité prolongée suffit à ce que se propage ce champignon. On identifie les attaques à des taches gris-vert sur la face supérieure des feuilles, tandis qu'un feutrage blanc apparaît sur la face inférieure. Il peut également affecter les fruits, des taches brunes apparaissent alors. Les solutions sont essentiellement préventives, les plants doivent être espacés, bien exposés, le sol en bon état. Il est possible de poudrer à l'argile ou au maërl pour assainir le feuillage et renforcer la plante. D'autres maladies peuvent affecter les aubergines, comme le flétrissement bactérien (brunissement des feuilles qui fanent, taches brunes avec bordure blanche sur les fruits), ou plus rare le sclérotinia (pourriture du collet et de la tige). Mais elles concernent essentiellement les cultures sous abri. Les solutions sont peu nombreuses : s'assurer que les semences soient saines, et faire de longues rotations, sur au moins 4 ans.
Ravageurs :
Surveiller les pucerons au cours de la culture et éliminer les foyers à la main : dans la mesure du possible, reste la méthode la plus efficace. Ensuite, n'oublions pas les classiques : attention aux limaces et aux escargots au stade de plant, les dégâts peuvent être invraisemblables en une nuit seulement. Protéger avec un cordon de cendre ou des coquilles d'œufs par exemple. De plus, en cas de culture sous tunnel, les acariens et les thrips, friands de ces conditions chaudes et sèche, peuvent venir se nourrir des aubergines. Une solution serait l'utilisation de pièges chromatiques englués, plutôt bleu, pour limiter leur prolifération. Enfin il faut se méfier du doryphore, il semble encore préférer les aubergines aux pommes de terre. Cela dit, quelques pieds sont tout à fait faciles à protéger en ramassant manuellement ces indésirables gourmands.

Trucs et astuces : Lors de la culture de l’aubergine au nord de la Loire, une taille* est indispensable pour hâter la mise à fruit. Il faut couper la tige principale, au dessus de la deuxième fleur, et de ce point, partiront de nouvelles tiges, également à pincer au dessus de la deuxième fleur. En choisissant cette technique, on augmente en effet le nombre de fruit mais on retarde aussi la maturité.