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Les variétés des pommes de terre

Non, ceci n'est pas la profession de foi d'un jardinier misogyne, mais le classement le plus fréquent des pommes de terre en fonction de leurs usages alimentaires. Avant d'aller plus loin, il est très important de souligner que ce type de classement ne se prétend pas universel. Les appréciations portées sont celles le plus souvent admises, mais le climat de l'année, la nature du sol, l'altitude, les techniques de culture, et surtout le goût de chacun en font un document indicatif.  

Souvent de moindre calibre et de moindre rapport que les chairs tendres, les variétés à chair ferme ne se défont pas à la cuisson. Elles se prêtent aux préparations vapeur, papillotes, salades etc. Les « tendres » elles, sont le plus souvent vouées aux purées, frites, soupes... Vous aurez deviné que les « polyvalentes », bonnes à tout faire se prêtent indistinctement aux deux modes de préparation. Ce sont ces variétés qui sont le plus souvent sujettes à polémiques. Je laisse le soin au terroir, au jardinier, à l'année et aux traditions culinaires familiales le soin de trancher.  

N'oublions pas les primeurs. Récoltées avant maturité, elles se caractérisent par un taux de matière sèche encore faible, et une peau qui se détache par simple pression de l'ongle. Elles sont particulièrement appropriées aux cuissons vapeurs, consommées avec la peau. La plupart des variétés peuvent s'y prêter. Certaines sont quand même nettement plus adaptées que d'autres. La reine actuelle, est bien sûr la « Bonnette de Noirmoutier ». Mais ne négligeons pas ses délicieuses vassales, « Belle de Fontenaye », « Sirtéma », « BF 15 », « Appolo » etc     

 
* ou «Oeil de Perdrix ».
** ou « Négresse ». A propos de cette pomme de terre, je précise que de nombreux spécialistes s'accordent pour la trouver intéressante plutôt d'un point de vue esthétique que culinaire, lui reprochant en général un goût plutôt fade et une texture farineuse. Cependant, le plaisir de l'œil entrant en bonne part dans le succès d'une préparation, l'effet « Vitelotte » est saisissant. Il faut la cuire avec la peau pour conserver sa couleur.   


Quand la (bio)diversité n'est pas qu'un mot : Portrait de Gérard Brossette 
Imaginez une collection, et pas des moindres. Une des plus riches de France s'agissant d'un particulier. Imaginez que cette collection, chaque année il faille la recommencer ! C'est pourtant ce que fait Gérard Brossette, au cœur de la région lyonnaise. Un des rares à recenser et conserver ces fascinants tubercules de pomme de terre. A ce jour, il compte quelques 350 variétés différentes ! Rares sont ceux qui dans le petit monde du jardin potager s'adonnent à ce type de collection. Si la graine a en général une longue durée germinative, et permet au conservateur de remettre ses sujets en production avec des intervalles de plusieurs années, il n'en va pas de même avec les tubercules qui, pour être reproduits dans des conditions optimums, doivent être replantés chaque saison. La somme de travail est donc considérable. Outre la pratique agricole elle-même, qui n'est déjà pas rien, c'est tout le classement, la sélection des plants, la surveillance d'éventuelles viroses ou dégénérescences qui doivent être impérativement assurées chaque fois. Travail auquel seul un passionné peut s'adonner.
Fils d'un industriel épris de jardin, M. Brossette est happé et guidé dès sa jeunesse par une fascination du monde végétal qui l'amène au dur mais nécessaire apprentissage du métier d'horticulteur « sur le tas ».Une carrière difficile avec les hauts et les bas d'une profession qui connut une brutale évolution. Et déjà il fait preuve d'un bel esprit de résistance. Le même probablement, qui le pousse à vouloir sauver coûte que coûte ce qu'il faut bien appeler le patrimoine rural. A l'heure où la profession horticole s'engage dans la voie des investissements lourds, lui, démonte ses serres, se tourne vers la simplicité. Grâce à ses connaissances botaniques et de terrain, produit des fleurs coupées de plein champs ! Passer pour un original n'est donc pas nouveau chez lui. Une lecture différente nous le fait prendre pour passionné tout simplement ! Et quand à la passion se mêle une bonne dose de patience, le lent travail de collecte, essentiellement auprès de jardiniers amateurs, parfois détenteurs d'un trésor « pommedeterresque » à leur insu, est payant ...* Quinze années après, voir ces 350 variétés les unes à côté des autres est impressionnant !
Cette passion, nous vous invitons à la partager avec lui. Vous pouvez le rencontrer, lui et d'autres bien sûr, au sein d'un groupe mycologique et botanique (GMVL de Neuville sur Saône), et lors de manifestations où diversité et magie des plantes sont les maîtres mots : Le 28 Août à Genay à la fête de la batteuse, à la « Truffole » de Saint Alban D'Aye le 18 Septembre, et les 1er 2 Octobre au Vide-Jardin du château de Valmer (37).   

* A propos de « payant », M. Brossette est collectionneur. En aucun cas revendeur ou distributeur commercial d'une variété ou d'une autre. Si son travail vous intéresse, rencontrez-le lors des manifestations à laquelle il participe. Il se fera un plaisir de vous informer sur d'éventuels fournisseurs agrées à la vente ou à la distribution, extrêmement réglementées des pommes de terre.