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Comment forcer ses cultures ?

Le terme "forcer" paraît un peu rude mais exprime parfaitement ce qui se cache derrière ces quelques lettres. Il s'agit bien d'une action de l'homme qui, par des moyens mécaniques de couvert et de protection, cherche à modifier et à augmenter la température extérieure afin de prolonger ou d'entamer plus tôt un cycle de végétation d'une plante.  

Les méthodes les plus simples de forçage

L'objectif est clair : augmenter la température. De la plus simple à la plus compliquée, les techniques ne manquent pas.  

La butte

La première consiste tout simplement à surélever le niveau des planches. C'est la butte, réalisée en deux passages de buttoir. Ce simple travail peut augmenter la température du sol de 3 à 4°C ! Il présente également le considérable avantage, dans les terres lourdes et hydromorphes (qui retiennent l'eau) de favoriser le drainage. Il est particulièrement recommandé l'automne pour les Liliacées (aulx oignons, échalotes) et pour les cultures précoces de légumes-racines de printemps (carottes, navet, etc.)  

La couverture végétale

Autre solution facile à mettre en oeuvre, mais plutôt destinée à prolonger ou faciliter une récolte : la couverture végétale.
Constituée tout simplement de déchets de tonte, de feuilles mortes ou de paille, elle protège très efficacement les légumes des premières gelées. L'idéal est de l'installer à l'automne, avant que la température du sol ne soit trop basse. C'est particulièrement vrai pour les terrains sableux qui, s'ils ont l'avantage d'être idéaux pour les primeurs, ils sont prompts à se réchauffer, le sont également à refroidir. Attention, on risque d'obtenir l'effet inverse à celui escompté en l'appliquant au printemps. Un isolant fonctionne dans les deux sens et peut aussi empêcher la température du sol de monter.
C'est également la raison pour laquelle ces couverts végétaux doivent être enlevés dès les premiers rayons de soleil.  

Les méthodes un peu plus compliquées

Les méthodes suivantes demandent un peu de matériel et un suivi relativement rigoureux des cultures afin de ne pas être déçu.  

Les cloches

Maintenant légères et presque incassables, les cloches font leur grand retour au potager. Maniables et très chauffantes, elles permettent de s'adapter aux besoins des jardiniers amateurs et de ne forcer que peu de sujets à la fois en fonction des besoins. Attention néanmoins aux brûlures et aux risques de condensation assez importants.  

Le voile de forçage

Pour de plus grandes quantités, le voile de forçage est une excellente protection contre les premiers frimas, mais également les excès d'eau et les insectes ravageurs.
Attention, il n'est cependant pas une protection totale, il prive les plantes de 30% environ de la lumière et favorise aussi la levée des adventices.  

Les mini-tunnels

Plus longs à mettre en place, mais également plus efficaces : les mini-tunnels, également appelés chenilles.
Il en existe de toutes sortes, mais le véritable mini-tunnel maraîcher semble le plus efficace. Munis d'une boucle, les arceaux sont enfoncés dans le sol jusqu'à l'affleurement de cette dernière, la bâche est maintenue par une ficelle croisée, passant sous la boucle et non dedans. Il est maintenant possible de trouver ces mini-tunnels sous forme rigide.
Ils sont légers, faciles à installer et durables. Même si c'est généralement le cas, vérifiez néanmoins qu'ils soient traités anti-UV.  

Le châssis et les coffres

Enfin, dernier pas à franchir avant la serre : les châssis et coffres. Ils requièrent alors du temps, de la surveillance et un investissement plus lourd en matériel et sont aussi efficaces que risqués à employer, tant l'action chauffante de la vitre placée au-dessus des cultures peut être importante.  

Inconvénients au forçage

Les rongeurs

Les paillages par exemple, qu'ils soient sous forme naturelle ou artificielle (plastique noir, toile tissée, fibres de maïs, etc.) ont tendance à attirer les rongeurs qui apprécient leur tiédeur et leur discrétion. Les dégâts peuvent s'avérer catastrophiques et cette couverture du sol se transforme en une mini-forteresse inexpugnable, où chats et oiseaux de proie se heurteront.  

Et l'environnement ?

Pour les matières plastiques se pose bien sûr en plus le problème de l'écologie pratique au jardin. Les fibres naturelles sont préférables, mais contiennent en général des colles chimiques.  

Les brûlures

Si le résultat escompté est là et que la température augmente effectivement, il n'est pas rare que ce soit dans l'excès. Les rayons du soleil peuvent se montrer extrêmement violents et provoquer des brûlures définitives aux plantes quand ils "tapent" sur une vitre ou un plastique, même au mois de février après de fortes gelées nocturnes.  

La condensation

La différence de température entre la fraîcheur de la nuit et le réchauffement de la journée entraîne sous les abris une condensation considérable. Si elle assure une irrigation indispensable aux cultures, elle peut, en excès, provoquer maladies ou pourrissements. C'est pourquoi il faut être rigoureux et surveiller de près la ventilation. Il faut également prendre en compte la pénibilité physique quand il faut installer et manipuler quotidiennement des châssis. Sans compter le temps nécessaire à leur entretien. Les châssis "modernes" sont maintenant légers, maniables et dans des matières résistantes. Le problème est en général leur coût relativement important.  

L'arrosage

L'arrosage est également problématique : les goutte-à-goutte et autres procédés destinés à rester en place ne résistent pas ou mal au gel. Il faut souvent recourir à des procédés manuels rendus malaisés par la protection en place.  

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