Noctuelle

Comment lutter contre la noctuelle ?

La noctuelle, aussi connue sous le nom de ver gris, est un insecte nocturne qui cause de lourds dégâts dans les cultures. Que vous soyez amateur ou jardinier aguerri, vous avez peut-être déjà observé des salades coupées net à la base, des choux affaiblis ou des jeunes plants sectionnés sans raison apparente. Il se pourrait bien que la noctuelle soit la coupable.

Nous allons découvrir comment identifier la noctuelle , comprendre son cycle de vie, puis explorer les meilleures méthodes pour lutter contre ce ravageur de manière naturelle, durable et efficace.

Qu'est-ce que la noctuelle ?

La noctuelle est un papillon de nuit appartenant à la famille des lépidoptères. Si l’adulte ne présente pas de danger direct pour les cultures, ce sont ses larves souterraines qui posent problème. Ces chenilles, souvent appelées vers gris, se nourrissent des jeunes plants en rongeant les racines, le collet ou les feuilles basses, parfois jusqu’à les sectionner entièrement.

Parmi les principales espèces responsables, on retrouve :

  • Agrotis segetum, dite noctuelle des moissons.

  • Agrotis ipsilon, une espèce migratrice très active au printemps.

Ces deux espèces sont très proches morphologiquement. Les papillons mesurent environ 4 cm d’envergure et arborent des ailes gris-brun tachetées de noir. Leurs larves sont robustes, glabres, de couleur gris brun, et vivent dans le sol pendant une grande partie de leur cycle.

Papillon de la noctuelle

Quel est le cycle de vie de la noctuelle ?

Comprendre le cycle de vie de la noctuelle est essentiel pour mieux cibler les périodes à risque.

Agrotis segetum passe l’hiver sous forme de chenille. Au printemps, elle reprend son développement, se transforme en nymphe dans le sol, puis donne naissance à un papillon adulte. La femelle pond alors entre 800 et 1200 œufs dans la terre ou sur certaines plantes sauvages comme le liseron ou le rumex. Une première génération de larves apparaît en juin-juillet , suivie souvent d’une seconde vague en fin d’été.

Agrotis ipsilon, quant à elle, est migratrice. Elle passe l’hiver en Afrique, arrive en Europe au printemps et y produit 2 à 3 générations avant de repartir vers le sud. Cette espèce pond parfois jusqu’à 1500 œufs, ce qui augmente considérablement la pression sur les cultures.

Ces larves sont actives de mai à octobre, s’attaquent aux cultures surtout la nuit et se cachent sous terre pendant la journée. C’est pourquoi on parle de noctuelle terricole.

Quels dégâts provoque la noctuelle ?

Les noctuelles sont polyphages : elles s’attaquent à une grande variété de plantes, notamment :

  • les salades

  • les choux

  • les pommes de terre

  • les épinards

  • et de nombreuses autres plantes potagères.

Les jeunes chenilles dévorent d’abord les feuilles basses ou les extrémités des plants. Puis, en grandissant, elles creusent la terre pour atteindre les collets ou les racines, entraînant le flétrissement soudain voire la mort de la plante.

Un plant de laitue peut ainsi être coupé net en une nuit, laissant le jardinier désemparé.

Comment identifier la présence de la noctuelle ?

La présence de trous dans les feuilles, des plants sectionnés au niveau du collet, ou des jeunes pousses flétries sans explication doivent vous alerter.

Pour confirmer la présence de noctuelles , il est conseillé de :

  • biner légèrement le sol autour des plantes atteintes.

  • observer à la tombée du jour ou tôt le matin.

  • chercher des chenilles enroulées sur elles-mêmes (comportement typique des noctuelles dérangées).

  • inspecter le sol à environ 20 cm autour de la plante, à l’aide d’un couteau ou d’un transplantoir.

Ver de la noctuelle sur un plant de tomate

Comment lutter contre la noctuelle ?

Biner régulièrement le sol

Un des gestes les plus simples et efficaces pour lutter contre la noctuelle terricole est le binage fréquent . Cela permet de déranger les larves, de les exposer à la lumière et aux prédateurs , voire de les éliminer manuellement.

N’hésitez pas à retourner légèrement la terre autour des plants sensibles pour détecter et détruire les œufs, les larves ou les nymphes.

Aider les ennemis naturels de la noctuelle

Certaines espèces sont de précieux auxiliaires dans la lutte contre la noctuelle :

  • Les carabes (coléoptères terrestres)

  • Les staphylins

  • Les oiseaux insectivores

  • Et surtout les nématodes entomopathogènes.

Ces nématodes sont des vers microscopiques qui parasitent les larves de noctuelles. Ils pénètrent leur hôte, se multiplient à l’intérieur et entraînent sa mort en quelques jours.

On les trouve sous forme de poudres ou de solutions à diluer dans l’eau, à appliquer directement au sol à la base des plants infestés.

Installer des plantes répulsives et du paillage

Certaines plantes ont un effet répulsif naturel contre la noctuelle. C’est le cas du souci, de la tagète, du thym ou encore de l’ absinthe, que vous pouvez intercaler entre vos rangs de légumes.

Le paillage , s’il est utilisé intelligemment, peut aussi être un frein au développement des noctuelles . Attention cependant : un paillis trop épais peut aussi leur offrir un refuge idéal. Il est donc important de l’aérer régulièrement .

Notre sélection pour lutter contre la noctuelle :

Faire une rotation des cultures

La rotation des cultures est une méthode indispensable pour éviter l’installation durable de la noctuelle dans votre potager.

Évitez de planter les mêmes familles de légumes au même endroit deux années de suite . Cela limite la survie des larves dans le sol et perturbe leur cycle biologique .

Prevenir leur arrivée en amont de la culture

Avant de semer ou repiquer, il est utile de préparer le sol en profondeur . Travaillez la terre, éliminez les débris végétaux et surveillez la présence éventuelle de nymphes.

Vous pouvez également tremper les racines des jeunes plants dans une solution à base de nématodes avant la mise en terre, pour renforcer leur protection naturelle.

Que faire en cas d'invasion de noctuelle ?

Si malgré toutes ces précautions, la noctuelle cause de gros dégâts, vous pouvez avoir recours à des solutions plus ciblées comme :

  • le Bacillus thuringiensis (insecticide biologique sélectif),

  • des pièges lumineux pour capturer les papillons,

  • ou encore des toiles de protection nocturne pour empêcher la ponte.

Ces techniques doivent cependant être utilisées avec discernement , en dernier recours, pour préserver la biodiversité du jardin.

Notre sélection pour lutter contre la noctuelle :

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