carpocapse

Comment lutter contre le carpocapse ?

Le carpocapse du pommier (Cydia pomonella) est sans conteste l’un des ravageurs les plus redoutés des vergers. Ce papillon nocturne aux allures inoffensives est capable de détruire des récoltes entières en s’attaquant aux pommes, mais aussi aux poires, noix, pêches, coings et abricots. À travers ce guide, vous découvrirez des moyens naturels et efficaces pour prévenir et lutter contre le carpocapse , sans recourir aux produits chimiques.

Comprendre le cycle de vie du carpocapse

Avant d’agir, il faut connaître son ennemi. Le carpocapse adulte est un petit papillon gris-brun de 16 à 18 mm, difficile à repérer tant il se fond dans son environnement. Il vole principalement au crépuscule, entre avril et juin selon les régions, et la femelle peut pondre jusqu’à 100 œufs sur les feuilles ou directement sur les fruits.

Une fois écloses, les larves pénètrent les fruits, creusent une galerie en spirale vers le cœur et dévorent tout sur leur passage, y compris les pépins. Les fruits attaqués tombent prématurément, rendant la récolte inutilisable. En fin d’été, les larves quittent le fruit pour hiverner dans l’écorce ou le sol. Si les conditions sont favorables, jusqu’à trois générations peuvent se succéder dans l’année, surtout dans le sud de la France.

Doryphore sur une feuille d

Dans quelles conditions favorables prolifère le carpocapse ?

Certaines situations rendent le verger particulièrement vulnérable au carpocapse. D’abord, la douceur du climat au printemps et en été, notamment dans le sud de la France, accélère son cycle de reproduction. Des températures comprises entre 18 et 28 °C accompagnées d’un temps sec sont idéales pour l’émergence des adultes et la ponte. Ensuite, l’absence de prédateurs naturels (comme les mésanges ou les chauves-souris) favorise l’installation du ravageur, tout comme la monoculture fruitière, où les arbres sont regroupés en masse. Un verger mal entretenu, avec des fruits tombés au sol non ramassés ou des arbres trop touffus, offre au carpocapse des cachettes idéales pour hiverner ou pondre à l’abri des regards. Enfin, des hivers doux réduisent la mortalité naturelle des larves, ce qui renforce les populations d’année en année. Tous ces éléments réunis créent un environnement propice à la prolifération du carpocapse, qui peut alors se multiplier en plusieurs générations successives.

Quelles plantes sont concernées par les attaques de carpocapse ?

Bien qu’on parle souvent du carpocapse du pommier , ce ravageur ne se limite pas à cet arbre fruitier. Il touche aussi plusieurs autres espèces, en particulier dans les vergers diversifiés. En plus des pommiers , il s’attaque couramment aux poiriers , noyers , pêchers , cognassiers et abricotiers . Ces arbres sont tous sensibles car leurs fruits offrent un abri idéal pour les larves. Moins fréquemment, le carpocapse peut également se développer sur certains pruniers, notamment lorsqu’il y a une forte infestation dans l’environnement proche. Ainsi, même les petits vergers familiaux où cohabitent plusieurs arbres fruitiers doivent faire l’objet d’une surveillance attentive dès le printemps , car la chenille ne fait pas de distinction : tout fruit tendre et sucré peut lui servir de refuge et de nourriture.

Comment lutter naturellement contre le carpocapse ?

Utiliser des macérations répulsives eou des purins

En prévention mais aussi en traitement léger, vous pouvez pulvériser une macération d’absinthe ou de rhubarbe tous les 10 jours avant l’émergence des papillons. Ces plantes dégagent des substances amères et odorantes qui repoussent les carpocapses adultes. Cette solution naturelle respecte la faune du jardin et peut être alternée avec d’autres traitements.

Installer des bandes pièges en carton

À partir de juin, placez une bande de carton ondulé autour du tronc de chaque arbre. Ces bandes attirent les larves de carpocapse en quête d’un lieu pour se nymphoser. Toutes les deux semaines, vérifiez leur présence, puis brûlez ou jetez les bandes. Cela permet de piéger les larves avant leur transformation en papillon. Pensez à renouveler l’opération en septembre pour intercepter la deuxième génération.

Ramasser et détruire les fruits véreux

C’est une étape cruciale durant tout l’été. Les fruits attaqués par le carpocapse tombent ou restent suspendus, mais contiennent encore la larve. En les retirant rapidement et en les détruisant (jamais au compost !), vous coupez court au cycle du ravageur. Cette pratique, bien qu’un peu ingrate, est très efficace à long terme.

Traiter à l’automne avec des nématodes

De septembre à novembre, vous pouvez pulvériser des nématodes entomopathogènes sur le tronc et le sol sous l’arbre. Ces petits vers microscopiques pénètrent les larves hivernantes des carpocapses et les détruisent de l’intérieur. Très efficaces contre le carpocapse, ils sont inoffensifs pour les humains, les animaux et les autres insectes utiles. Appliquez-les par temps humide, tôt le matin ou en soirée.

Comment prévenir l’apparition du carpocapse ?

Favoriser les auxiliaires naturels

Pour limiter l’installation des carpocapses, il est essentiel de miser sur la biodiversité. À l’automne, installez des nichoirs à mésanges près de vos arbres fruitiers. Ces oiseaux insectivores sont de précieux alliés : une mésange peut consommer plusieurs centaines de chenilles de carpocapse par jour. Encouragez également la présence de chauves-souris, coccinelles ou syrphes, tous prédateurs naturels du carpocapse.

Maintenir le verger propre

L’un des gestes les plus simples et les plus efficaces consiste à ramasser régulièrement les fruits tombés au sol, surtout en été. Ces fruits abritent souvent des larves prêtes à sortir pour continuer leur cycle. En les détruisant rapidement, vous limitez leur prolifération. Taillez aussi les arbres pour bien aérer la ramure : moins de recoins sombres, moins de cachettes pour les insectes.

Installer des pièges à phéromones

Dès le printemps, placez un piège à phéromones par arbre, ou un piège central pour un petit verger. Ces pièges diffusent une substance qui imite l’odeur des femelles et attire les mâles, limitant ainsi les accouplements. C’est une méthode simple mais redoutablement efficace, qui permet aussi de suivre le pic d’activité du ravageur pour agir au bon moment.

Créer une barrière naturelle autour des fruits

Dès le mois de mai, pensez à ensacher vos fruits avec des filets ou manchons à fruits. Cette méthode physique empêche la ponte du carpocapse sur le fruit. Il faut les poser après la chute des fleurs, quand le fruit est formé, et les retirer environ un mois avant la récolte pour permettre au fruit de se colorer. C’est un peu fastidieux, mais très efficace si vous avez peu d’arbres.

Notre sélection pour lutter contre le carpocapse :

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