doryphore

Comment lutter contre le doryphore ?

Le doryphore fait partie de ces ravageurs emblématiques que redoutent tous les jardiniers amateurs comme professionnels. Redoutable pour les plants de pommes de terre , ce coléoptère rayé de noir et jaune peut aussi s’attaquer aux aubergines, voire aux tomates, causant des dégâts considérables sur les cultures. Face à ce fléau, il existe plusieurs solutions, dont certaines naturelles et très efficaces si elles sont appliquées avec régularité et méthode.

Comprendre le cycle de vie du doryphore

Le doryphore adulte est un petit insecte bombé d’environ un centimètre, aux élytres jaunes rayées de noir. On le confond difficilement. Mais c’est surtout au printemps et en été qu’il devient actif.

Son cycle de vie est redoutablement bien rodé : la femelle pond ses œufs en grappes orangées au revers des feuilles, parfois plusieurs centaines en une seule saison. Après quelques jours, les œufs éclosent et donnent naissance à de petites larves rouges ou brunâtres, également gloutonnes, qui s’attaquent immédiatement au feuillage. À ce stade, les dégâts sont souvent les plus visibles. Une fois bien nourries, ces larves s’enfouissent dans le sol pour se nymphoser, avant de ressortir quelques semaines plus tard sous forme d’adultes.

Il faut donc surveiller ses cultures dès les premiers beaux jours et repérer les premiers signes d’attaque : feuilles trouées, larves regroupées sur les tiges, ou amas d’œufs sous les feuilles.

Doryphore sur une feuille d

Dans quelles conditions favorables prolifère le doryphore ?

Pour mieux anticiper les attaques de doryphores, il est utile de comprendre les conditions qui favorisent leur prolifération. Ces insectes apprécient tout particulièrement les temps chauds et secs, qui accélèrent leur cycle de reproduction. Lorsque le printemps arrive en avance, avec des températures supérieures à la moyenne, les adultes hivernants — bien protégés sous la couche du sol ou les débris végétaux — sortent plus tôt pour s’accoupler et pondre.

Les solanacées comme les pommes de terre, les aubergines ou les tomates sont leurs hôtes préférés. Une monoculture sur une large surface, sans rotation, leur offre un terrain idéal pour se reproduire rapidement. Plus la nourriture est abondante et concentrée, plus les générations de doryphore s’enchaînent. En l’absence de prédateurs naturels ou de mesures de prévention, plusieurs cycles complets peuvent se succéder en une seule saison, menant parfois à une infestation massive.

Les hivers doux jouent également en leur faveur, car ils limitent la mortalité des adultes en dormance. Enfin, un sol meuble, peu travaillé, leur facilite le travail lorsque les doryphores s’enfouissent pour se nymphoser ou pour passer l’hiver. Tous ces éléments combinés expliquent pourquoi certaines années, les jardins sont plus durement touchés que d’autres.

Larve de doryphore en pleine attaque

Quelles plantes sont concernées par les attaques de doryphore ?

Le doryphore s’attaque principalement aux plantes appartenant à la famille des solanacées, un groupe dont il est particulièrement friand. Parmi ces plantes, la pomme de terre est sans conteste la plus vulnérable. C’est sa cible favorite, car le doryphore y pond ses œufs en grande quantité et ses larves dévorent rapidement le feuillage, pouvant causer des dégâts importants en très peu de temps. L’ aubergine est également une plante très attractive pour cet insecte, parfois même plus que la pomme de terre, ce qui explique qu’elle soit souvent utilisée comme plante-piège dans les stratégies de lutte.


La tomate, autre solanacée, est moins fréquemment attaquée par le doryhpore, mais les dégâts ne sont pas impossibles, notamment en cas de forte pression ou d’absence d’autres plantes hôtes. Quant aux poivrons et aux piments, bien qu’ils appartiennent aussi à cette même famille, ils sont moins appréciés et subissent des attaques de doryphore plus occasionnelles, souvent lorsque les autres plantes préférées du doryphore se font rares.


Dans un jardin où les solanacées sont regroupées en grandes surfaces ou en monoculture, le doryphore trouve un environnement idéal pour se développer rapidement. C’est pourquoi la rotation des cultures est essentielle, permettant d’éviter la concentration de ces plantes au même endroit d’une année sur l’autre. De même, diversifier les plantations et ne pas regrouper toutes les solanacées sur une même parcelle limite la propagation du doryphore.

Comment lutter naturellement contre le doryphore ?

Ramassage manuel

La solution la plus simple, bien que longue, reste le ramassage régulier des doryphores. Il s’agit de parcourir vos rangs de pommes de terre ou d’aubergines à la recherche des coléoptères et de leurs larves pour les éliminer manuellement. Une astuce consiste à les faire tomber dans une bouteille d’eau dont on aura coupé le goulot, ce qui empêche leur fuite et les noie. Cette technique demande du temps et de la régularité, mais elle est totalement naturelle et définitive pour les petites surfaces.

Piège végétal

Les aubergines attirent particulièrement le doryphore. Profiter de cette attirance permet de mettre en place un piège végétal en repiquant volontairement quelques plants d’aubergines au milieu ou en bordure de vos cultures. Les doryphores se concentreront sur ces plantes « appâts », ce qui facilitera leur ramassage ou leur élimination. C’est une méthode simple qui peut être combinée avec le ramassage manuel.

Utilisation d’insecticides naturels et purins

tanaisieDans le registre des solutions naturelles, certains insecticides à base de roténone sont efficaces contre le doryphore. Attention, la roténone est une substance naturelle extraite de plantes, mais elle doit être utilisée avec précaution et respect des doses recommandées.

Par ailleurs, les purins de plantes comme la fougère, l’ortie ou la tanaisie ont des propriétés répulsives ou insecticides. Appliqués en pulvérisation sur les feuilles, ils peuvent aider à éloigner les coléoptères ou à limiter leur prolifération. Ces purins demandent un certain savoir-faire dans leur préparation et application pour être pleinement efficaces.

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Lâcher de poules : la méthode biologique imparable

Si vous disposez d’un petit élevage de poules ou d’un accès à des volailles, le lâcher de poules dans le potager est une solution écologique très efficace. Les poules sont de redoutables prédatrices naturelles du doryphore et de ses larves. Elles contribuent à maintenir les populations basses sans utiliser de produits chimiques. Cette méthode est adaptée aux jardins où la cohabitation avec les volailles est possible et demande un peu d’organisation.

Comment prévenir l’apparition du doryphore ?

Rotation des cultures et diversité végétale

Une des clés pour limiter l’apparition du doryphore est de pratiquer la rotation des cultures, en évitant de planter des solanacées (pommes de terre, tomates, aubergines) au même endroit chaque année. Cela réduit la présence d’œufs et larves dans le sol et complique le développement du ravageur.

Intégrer une diversité végétale dans le potager, avec des plantes non hôtes, aide aussi à casser le cycle de vie du doryphore. Par exemple, associer des cultures de légumineuses, de céréales ou de légumes-feuilles réduit les espaces favorables au développement des populations.

Surveillance régulière et intervention précoce

Le meilleur moyen de limiter les dégâts est une surveillance attentive et fréquente dès le début du printemps. Repérer rapidement les premiers œufs ou larves permet d’intervenir avant que la colonie ne s’installe durablement.

La lutte sera plus facile et demandera moins de moyens si l’on agit en amont. N’hésitez pas à inspecter vos plantes tous les 2 à 3 jours, en particulier sur les feuilles du dessous où le doryphore pond.

Préparation du sol et entretien du potager

Un sol bien entretenu, équilibré en nutriments, favorise la vigueur des plantes et leur résistance aux attaques. Le doryphore est plus à même de s’installer sur des plants affaiblis ou mal nourris.

De plus, un désherbage régulier réduit les refuges potentiels pour les adultes et les larves, ce qui contribue à limiter leur prolifération.

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