Réussir la culture des haricots mungo

Description :
Le haricot mungo, que l´on appelle également le "soja vert", est une plante de la famille des Fabacées originaire du sous-continent indien. Il est très intéressant pour ses qualités nutritives. Le haricot mungo est utilisé principalement pour produire de jeunes pousses en quelques jours (faussement qualifiées de ´pousses de soja´), utilisées dans les rouleaux de printemps, les salades, sur les potages ou sautées. Ses jeunes pousses ont une saveur discrète de noix. Le haricot peut également être utilisé en farine, pour réaliser des galettes. Ses qualités nutritionnelles en font un légume sec essentiel à intégrer dans notre cuisine.

Origine – Histoire :
Il est cultivé et consommé depuis plus de 3000 ans dans les plaines et jusqu’à 1800 mètres d’altitude sur le versant nord-ouest de l’Himalaya. Vers 1900, sa culture s’étendait du Japon à la Grèce. Depuis, cette espèce s’est propagée dans le monde entier. C’est un ingrédient courant de la cuisine asiatique. Les Romains l’utilisaient dans l'Antiquité pour le vote lors des élections et au tribunal.

Etymologie :
Le nom du "haricot mungo" viendrait du chinois « 绿豆 » (pinyin).
Synonymes et autres noms : Ambérique verte, soja vert.
Cycle de vie : Annuelle*.

Mode de reproduction :
Sexué*.

Type de pollinisation :
Autogamie* préférentielle mais allogamie* possible.

Goût :
D'une saveur discrète au léger goût de noix, les pousses de haricot mungo apportent fraicheur et croquant à vos salades composées ou vos potages.

Valeurs nutritives :
Parmi les bienfaits du haricot mungo, on peut citer qu’il est riche en protéines et en fibres, qu’il est une bonne source de fer, de magnésium, de glucides complexes et de vitamines B9, qu’il est pauvre en lipides et qu’il ne contient pas de gluten. Sa richesse en protéines, fibres et vitamine B9 en fait un aliment de choix pour les femmes enceintes et allaitantes. C'est un aliment énergétique très intéressant pour remplacer les traditionnelles pâtes, le riz ou les pommes de terre. Anecdotes : On consomme également les jeunes pousses issues des graines après germination, qui étaient souvent vendues sous le nom erroné de "pousses de soja" ou "germes de soja". Cette appellation est erronée car la pousse crue de soja est toxique.

Lieux et conditions :
Sous abri : Dans les régions à été frais on sème sous abri, en godet, en prévision d'un repiquage. Les semis à destination de production de jeunes pousses sont toujours réalisés en intérieur.
Pleine terre / sans protection : On sème en ligne* ou en poquet*, à 4 cm sur le rang (à éclaircir plus tard) et de 50 à 70 cm d'écartement entre les rangs.
Préparation du sol : Il est possible d'ajouter un peu de fumure avant la plantation pour améliorer le rendement, mais cela n'est pas indispensable.
Température de germination : De 15 à 30°C.
Nécessité d’un passage au froid Pas nécessaire.
Trempage* : Un trempage permet une levée plus homogène et plus rapide, mais n’est pas indispensable. Si un trempageest effectué, utiliser de l'eau pure plutôt que l'eau du robinet.
Distançage :
Dans le rang : 15 cm sur le rang.
Entre les rangs : De 50 à 70 cm entre les rangs.
Profondeur : De 2 à 3 cm de profondeur.
Temps de levée : De 7 à 20 jours.
Eclaircissage : On éclaircit après la levée pour ne conserver qu'un plant tous les 15 cm sur le rang.

Entretien et vigilance :
Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Temps passé : Moyen.
Gestes techniques : Un tuteurage, bien que non indispensable, est possible pour aider la culture à se maintenir.
Risques liés au climat / résistance au gel :
Le haricot mungo résiste très mal au froid et ne supporte pas le moindre gel.
Semis :
Semer de avril à juin, dans sol réchauffé entre 15 et 30°C ou en godet. Semer à 2 ou 3 cm de profondeur, tous les 4 cm, en rangs espacés de 50 à 70 cm. Eclaircir à un plant tous les 15 cm.
Entretien / soin :
Repiquage :
Si on a semé en godet, on repique en pleine terre une fois qu'il n'y a plus aucun risque de gelées.
Arrosage :
Fréquence : Arrosages réguliers.
Quantité : Arrosages modérés.
Période : Arroser s'il n'y a pas de pluie pendant plusieurs jours.

Outillage : Arrosoir et binette ou houe.
Binage* / sarclage* / buttage* / paillage* :
: Biner* au moins deux fois en cours de culture. Butter* les pieds peut permettre un meilleur ancrage de ceux-ci dans le sol.
Protections hivernales :
Etant donné que le haricot mungo ne se cultive pas en hiver il ne nécessite pas de protection.
Récolte :
Partie de la plante :
On consomme les jeunes pousses et les grains contenus dans les gousses du haricot mungo.
Période :
D'avril à septembre.
Stade :
Les jeunes pousses se récoltent à partir de 5 jours après le semis et les gousses 70 à 120 jours après le semis.
Rendement moyen : 1 kg de graines peut donner jusqu'à 4 kg de jeunes pousses.

Conservation et stockage :
Mode : Conserver les jeunes pousses au réfrigérateur et faire sécher les graines pour une conservation en bocaux hermétiques.
Durée : Comme la majorité des légumineuses, le haricot mungo se conserve très longtemps, plusieurs mois voire des années sans s'abîmer ni perdre de sa valeur nutritive. L'idéal étant de le consommer dans les 18 mois suivant la récolte afin de bénéficier d'une qualité optimale. Les jeunes pousses ne se conservent que 3 jours maximum avant de perdre leurs qualités nutritionnelles.

Utilisation :
Culinaire : Le haricot mungo est utilisé principalement pour produire des jeunes pousses, en quelques jours, faussement qualifiées de "pousses de soja", utilisées dans les rouleaux de printemps, les salades, sur les potages ou sautées. Celles-ci ont une saveur discrète de noix. Il peut également être utilisé en farine pour réaliser des galettes, des vermicelles ou des nouilles. Dans l'Andhra Pradesh, en Inde, la farine de haricot mungo est utilisée pour faire des crêpes nommées "pesarattu". Le haricot mungo peut être consommé aussi bien dans une préparation salée que sucrée.
Autres : Ce haricot est réputé pour avoir des propriétés fortifiantes et lutter contre la fatigue.

Ravageurs et maladies :
Tolérance : Faible.
Maladies :
Le haricot mungo est sensible à l'oïdium. Ce champignon fait apparaitre un feutrage blanc sur tout le feuillage. Les plants en culture sous abri y sont les plus sensibles. Pour y remédier, pulvériser du lait de vache, du jus d'algues marines, des huiles essentielles d'ail ou d'autres décoctions ayant une action antifongique. Le haricot mungo est aussi sensible à l'anthracnose du haricot. Ce champignon fait apparaitre des tâches et des nécroses sur les feuilles, les jeunes plants et les graines. C'est par ces dernières que la maladie se transmet préférentiellement. Il faut donc bien inspecter les graines avant la plantation et essayer de choisir des variétés qui y sont résistantes. Une fois la maladie déclarée, on peut pulvériser une décoction de prêle ou d'ail et surtout supprimer systématiquement les parties de la plantes qui sont infectées.
Ravageurs :
Le haricot mungo est sensible aux pucerons et aux acariens. Pour y remédier on peut supprimer les foyers à la main ou effectuer des pulvérisations de savon noir. Il est aussi sensible aux limaces et aux escargots. Pour les éviter, on peut disposer un cordon de cendre, de marc de café ou de coquilles d'œuf autour des plants. On peut aussi installer des pièges à proximité tel qu'un bol de bière. Enfin le haricot mungo est sensible à la bruche du haricot. Ces petites bêtes, qui ressemblent à des charançons, pondent sur les gousses ce qui rend les grains qu'elles contiennent impropres à la consommation. Pour y remédier on peut les conserver au froid ou ajouter des clous de girofle ou de la cannelle dans le bocal de conservation.
Trucs et astuces : Contrairement au soja, avec lequel on le confond souvent, les jeunes pousses de haricot mungo peuvent se consommer crues.