Légumineuses : pour des menus équilibrés et durables
Vaches, chèvres et moutons sont comme nous. Pour être en forme, ces herbivores doivent manger des protéines qui leur apporteront tous les acides aminés dont ils ont besoin pour se développer.
Par ailleurs, les légumineuses, des plantes aux vertus un peu spéciales, reviennent aujourd'hui en bonne place sur les menus proposés par les éleveurs.
Recommandées par les nutritionnistes
Les plantes de la famille des légumineuses, comme la luzerne, le sainfoin ou encore le trèfle, sont riches en protéines. Elles constituent donc pour les éleveurs une matière première de choix pour satisfaire les besoins nutritionnels des animaux dans ce domaine. Comparées aux tourteaux de soja (également riches en protéines, mais importés et de plus en plus chers), elles apportent à la ration alimentaire les fibres adéquates, ainsi que davantage de minéraux, d'oligo-éléments et de bétacarotène. Enfin, elles contiennent des acides gras insaturés oméga 3 et oméga 6 bénéfiques pour la santé animale, mais aussi pour la santé humaine. Car oméga 3 comme oméga 6 se retrouvent dans les produits que nous consommons tels que la viande ou le lait.
Sur place ou à emporter...
Les légumineuses sont des plantes fourragères qui peuvent faire le régal des animaux dans les prairies (lorsqu'elles sont pâturées), comme à l'étable. Cependant, elles ne peuvent pas constituer la seule source de fourrage des animaux, sous peine de problèmes digestifs... Pour le pâturage en prairie les éleveurs ont donc le choix : soit ils font passer régulièrement les bêtes d'une parcelle de légumineuses à une parcelle de graminées (dont les qualités nutritionnelles sont très différentes mais complémentaires), soit ils sèment graminées et légumineuses en mélange pour obtenir directement un menu équilibré à consommer sur place !
Pour la consommation à l'étable, les légumineuses peuvent être conservées selon les espèces et les choix techniques de l'éleveur sous forme de foin, d'ensilage, de balles rondes ou encore de ''bouchons''. Récoltées en mélange avec des graminées, elles permettent là-encore de disposer d'un fourrage équilibré, doté qui plus est d'une qualité nutritionnelle plus stable dans le temps.
Des nappes préservées
Pour fabriquer des protéines, les végétaux ont besoin d'azote. La plupart du temps, ils le puisent dans le sol grâce à leurs racines. Et c'est pour assurer une alimentation suffisante en azote des plantes cultivées que les agriculteurs apportent, lorsque c'est nécessaire, un complément sous forme d'engrais azoté. Mais l'utilisation de ces engrais est délicate, car elle peut engendrer une pollution des nappes phréatiques par les nitrates. Or les légumineuses ont une particularité qui les rend tout à fait intéressantes d'un point de vue environnemental : elles sont capables de capter l'azote qui se trouve naturellement dans l'air, et de l'utiliser pour fabriquer des protéines. Elles peuvent également utiliser l'azote présent dans le sol. Inutile donc d'épandre des engrais azotés ! De plus, l'azote qu'elles contiennent, libéré dans le sol après leur dégradation, peut être utilisé par la culture suivante. A vrai dire, il pourrait aussi être entraîné vers les nappes si le sol restait ''nu'', sans couvert végétal, mais les éleveurs veillent et mettent en place d'autres cultures au plus tôt, ce qui permet également à la culture de bénéficier ainsi pleinement de cet effet engrais vert bien connu des agriculteurs et des jardiniers.
Pour des élevages durables
Pour les éleveurs, les légumineuses sont donc économiques. Au champ, elles ne nécessitent aucun apport d'azote et réduisent les apports nécessaires pour les cultures suivantes. Au pâturage ou à l'étable, elles évitent le recours à des tourteaux importés. Elles offrent encore d'autres avantages qui concourent aussi à une plus grande durabilité des élevages. Elles se caractérisent en effet par une grande régularité de production au cours de l'année. La luzerne en particulier, continue de bien pousser durant l'été, période de creux pour beaucoup d'autres espèces gênées par la chaleur. De plus, leurs qualités nutritionnelles sont également assez constantes. Elles constituent donc un atout important pour un fonctionnement harmonieux des exploitations d'élevage au fil du temps.