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Réussir la culture de la courge

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FICHE BOTANIQUE

Courge

Classification :
Ordre : Violales
Famille : Cucurbitacées
Genre : Cucurbita
Espèce : Courges
Nom latin : Cucurbita moschata (courges musquées), Cucurbita hipsida (courges melon d'hiver), Cucurbita maxima (potirons), Cucurbita pepo (courges et courges décoratives), Luffa cylindrica et Lagenaria siceraria (courges décoratives), Cucurbita ficifolia, Cucurbita mixta, Luffa acutangula et Trichosanthes cucumerina (Courges).

Description :
À croire que les courges ont été inventées spécialement pour les jardiniers. Au mois d’octobre, quand les paniers de récolte perdent de leur attrait, tomates, poivrons et aubergines ayant quasiment disparu, les courges arrivent au potager pour une véritable explosion de formes et de couleurs. Il est vrai qu’on s’y perd un peu : ce sont des potirons, des citrouilles, des coloquintes? La réponse n’est pas simple. À l'origine, il existe une grande famille qui porte le nom de Cucurbitacées de laquelle sont nées quelques grandes espèces : Cucurbita pepo, Cucurbita maxima, Cucurbita moschata, Cucurbita mixta, et enfin Cucurbita ficifolia et malgré les apparences, il existe des différences notables entre espèces. Les Cucurbita pepo, caractérisées par leur pédoncule anguleux et leurs feuilles rigides, sont les plus représentées au jardin : pâtisson, courge spaghetti, courge d’Halloween et citrouille. Les Cucurbita maxima qui correspondent aux potirons possèdent les mêmes caractéristiques générales que les Cucurbita pepo mais se distinguent par leur pédoncule cylindrique, devenant liégeux à maturité, les distingue de celles-ci. Ces courges produisent en général de gros fruits. Moins exigeantes en chaleur que les Cucurbita pepo, elles se prêtent plus facilement à la culture dans les zones fraîches. Les Cucurbita moschata ne sont ni citrouilles, ni potirons. On les distingue à leurs feuilles molles et à leur calice court. Ce sont les courges musquées. Les Cucurbita mixta sont très peu représentée au potager. Cette espèce originaire du Mexique, au feuillage vert brillant tacheté de blanc, est très exigeante en chaleur. Enfin, il y a la Cucurbita ficifolia qu'on identifie comme étant une espèce très coureuse, représentée par la courge de Siam, à son pédoncule mince et anguleux, à six ou sept côtes et ses graines noires. Cette classification permet d'adapter les différentes espèces de courges au potager.

Origine – Histoire :
Cultivées depuis au moins 8 000 ans au Mexique et au Guatemala, les courges ont développé une variabilité de formes et de couleurs remarquable. Originaires d'Amérique et arrivées en Europe avec le retour de Christophe Colomb, leur culture s'est rapidement propagée principalement en bordure de méditerranée. Les gourdes (ou calebasses) du genre Lagenaria étaient en revanche connues depuis longtemps en Europe. Elles étaient citées sous le nom de cucurbita dans le capitulaire De Villis* à l'époque de Charlemagne.

Etymologie
: Le mot "courge", dont la première attestation écrite date de 1256 sous la forme "cohourde", dérive du latin "cŭcŭrbĭta", qui a donné aussi en français le mot "gourde".
Synonymes et autres noms : Potiron, Potimaron, Coloquintes, Sucrine, Gourde, Calebasse, Citrouille.
Cycle de vie : Annuelle*.
Mode de reproduction :
Sexué*.

Type de pollinisation :
Autogamie* possible mais fécondation croisée préférentielle.

Goût :
Etant donnée la diversité de formes et de couleurs que l'on retrouve chez les courges, il serait étonnant de n'y retrouver qu'une seule saveur. Elles ont presque toutes cette saveur sucrée, légèrement musquée mais certaines d'entre elles ont des saveurs plus originales. Par exemple, la cornue d'hiver possède une saveur d'amande, alors que la musquée tancheese se rapproche de la carotte et la baby boo de la châtaigne.

Valeurs nutritives :
"Vous savez, je n’aime pas trop les courges" : il semble curieux d’affirmer quelque chose d’aussi présomptueux, tant les saveurs peuvent varier de l’une à l’autre. Qu’on ne s’y trompe pas, de taille monstrueuse ou plus modeste, elles ne contiennent quasiment que de l’eau, 90 % en général. D’un point de vue nutritionnel, avec son taux très élevé de bêta-carotènes, le potimarron tient une place à part. Les courges sont des fruits destinés à la consommation hivernale quand, théoriquement, nous n’avons plus à disposition que des légumes-racines et des graines. Elles sont alors un précieux apport de matière "fraîche". Finalement, ce sont en fait leurs graines, dont on extrait de l’huile, qui sont les plus intéressantes. Elles sont riches en protéines (environ 30 %), en lipides (environ 45 %), possèdent des vertus vermifuges (une cinquantaine de grammes permet de décrocher la tête du ténia) et participent à la prévention des hypertrophies de la prostate.

Anecdotes :
Comme de nombreux autres légumes, les courges sont entrées dans le langage courant. Se faire appeler « courge » ne ravira pas forcément le ou la destinataire du compliment. Paradoxalement, comme chaque fois que le sens d'un mot est dévoyé, ce procédé montre l’attachement populaire et le succès que ce légume rencontre.
Principales sous-espèces et variétés : Courges melon d'hiver : Chieh qua shixijegua, Chieh qua guixingyihao, Fenpidongua, Heijiangjun, Twonga, Xiaodonggua. Courges musquées : Butternut, Futsu black rinded, Heipijiangbinggua, Longue de Nice, Muscade, Pleine de Naples, Sucrine du Berry, Tancheese, Trombocino d'Albinga, Violina, Yuxijiangbinggua. Potiron : Anna Swartz Hubbard, Atlantic giant, Berrettina piacentina, Bleu de Hongrie, Blue ballet, Blue Hubbard, Blue kuri, Buttercup, Courge du Pérou, Doux vert d'Hokkaido, Galeuse d'Eysine, Giraumon turban, Golden Hubbard, Green Hubbard, Jaune gros de Paris, Marina di Chioggia, North Georgia, Petit bonnet Turc, Potimaron, Quintal jaune, Rainbow banana, Red kuri, Rouge très hatif d'Etampes, Tristar, Vert olive. Courges décoratives (non comestibles) : Coloquintes, Coloquintes griffes, Coloquinte indian mix, Courges éponge, Mini calabasse, Calebasse africaine, Calebasse amphore, Calebasse pelerine, Calebasse plate de Corse, Calebasse poire à poudre, Calebasse marenka. Autres courges : Citrouille de Tourraine, Acorn thelma, Baby boo, Chinese mini, Cou tors, De Siam, Delicata, Jack be little, Jack o lantern, Lady godiva, Luffa comestible huadiansigua, Melonette jaspée de Vendée, Navajo calabacita, Pâtisson blanc, Pâtisson orange, Pâtisson verruqueux panaché, Pepita squash, Petite sucrée, Pomme d'or, Serpent, Sweet dumpling, Table gold, Vegetable spaghetti, Winter luxury.

FICHE DE SEMIS

Réussir le semis de courge

Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Périodes : De mars à juin.
Type de semis : Semer en poquet*.
Poids pour mille graines (PMG) pour l’espèce : Environ 14 à 412 grammes.
Densité : 1 plant / m² pour les variétés non coureuses et 1 plant / 3 m² pour les variétés coureuses.

Lieux et conditions :
Sous abri : Semer de mars à avril en godet, en poquet de 3 graines.
Pleine terre / sans protection : Semer directement en pleine terre, quand les gelées ne sont plus à craindre, en poquet de 3 graines. Les Cucurbitacées dans leur ensemble préfèreront ce type de semis qui n'implique pas le stress dû au repiquage.
Préparation du sol : Il est recommandé d'apporter du compost avant la plantation et de bien ameublir la terre avant le semis.
Température de germination : De 18 à 24°C.
Nécessité d’un passage au froid : Pas nécessaire.
Trempage* : Un trempage permet une levée plus homogène et plus rapide, mais n’est pas indispensable.
Distançage :
Dans le rang : 1 mètre sur le rang pour une variété non coureuse et 1,5 mètre sur le rang pour une variété coureuse.
Entre les rangs : 1 mètre entre les rangs pour une variété non coureuse et 2 mètres entre les rangs pour une variété coureuse.
Profondeur : 2 cm de profondeur.
Temps de levée : 8 jours.
Eclaircissage : Ne garder qu'un plant par poquet. Eclaircir en gardant le plus vigoureux après la levée.
Repiquage : Repiquer les plants en godet en pleine terre dès que les gelées ne sont plus à craindre, soit à peu près à la mi-mai.

FICHE DE CULTURE

Culture de la courge

Contexte environnemental :
Zone climatique et rusticité : Les courges aiment les climats chauds et tempérés.
Type de sol : Sol humifère meuble frais et léger.
pH : Neutre voire légèrement acide.
Humidité : Sol bien drainé.
Exposition : Ensoleillée.

Rotation des cultures :
Les courges peuvent revenir au même emplacement au bout de 3 ou 4 ans. Après une culture de courges (qui prend fin avant l'hiver) on pourra semer de la vesce. Il s'agit d'un améliorant du sol qui va servir de couvert végétal pendant l'hiver mais aussi à ameublir et enrichir le sol.
Plantes compagnes :
Les courges aiment la compagnie du haricot et du chou. Cependant, elles n'apprécient pas la présence de pomme de terre, de radis, ou d'autres Cucurbitacées.

Entretien et vigilance :
Niveau de difficulté (entre 1 et 3) : 2.
Temps passé : Moyen.
Gestes techniques :
Les courges coureuses peuvent être taillées, lorsque les plants comportent 4 ou 5 feuilles, en pinçant au-dessus de la 2ème feuille. Par la suite il suffira de pincer la tige à 2 feuilles au-dessus de chaque fruit et de supprimer les jeunes pousses. De cette façon vous pouvez ne garder que 2 à 3 gros fruits par pied ou 5 à 6 petits fruits par pied.
Risques liés au climat / résistance au gel :
La courge ne résiste pas bien au froid et n'apprécie pas les gelées.
Semis :
Semer en mars à juin, en godet, en poquet de 3 graines posées sur la tranche. Maintenir le terreau humide sans excès. Semer ou repiquer directement en place à exposition ensoleillée quand il n'y a plus de risque de gelées à un plant pour 1 à 4 m².
Entretien / soin :
Repiquage :
Repiquer les plants en godet en pleine terre dès que les gelées ne sont plus à craindre, soit à peu près à la mi-mai.
Arrosage :
Fréquence : Arrosages hebdomadaires.
Quantité : Arrosages modérés (environ 15 mm par arrosage). Ne jamais arroser les feuilles.
Période : A la plantation ou en cas de trop grande sécheresse.

Outillage : Arrosoir, binette ou houe, sarcloir.
Désherbage : Il est conseillé de désherber soigneusement tout au long de la culture car les courges n'apprécient pas du tout la compétition des adventices pour les ressources du sol. L'installation d'un paillage peut limiter ce désherbage.
Binage* / sarclage* / buttage* / paillage* :
Biner* régulièrement avant de mettre un place un paillage* épais pour tout l'été.
Protections hivernales :
Les courges ne se cultivent pas en hiver et n'ont donc aucun besoin de protection hivernale.
Récolte :
Partie de la plante :
On consomme les fruits des courges, mais les graines peuvent aussi être utilisées en supprimant leur tégument.
Période :
De juin à novembre.
Stade : De 3 à 5 mois après le semis, après la complète maturité du fruit, mais avant les premières gelées.
Rendement moyen : On peut espérer entre 1 et 5 fruits par pied. Ce chiffre dépend des variétés et des conditions de culture. Un fruit peut peser entre quelques centaines de grammes à quelques dizaines de kilos.
Conservation et stockage :
Mode : Attention, même s’il est très tentant de saisir les courges par leur pédoncule, tant il semble avoir été conçu pour servir de poignée, cette manœuvre ne manquerait pas d’occasionner d’invisibles lésions, causes certaines de pourrissement. Les fruits doivent être coupés au plus près de la tige. Les laisser sécher une journée au soleil, puis les rentrer au chaud, sans les heurter, dans un local bien sec et ventilé : entre 12 et 20 °C. Pour les petites quantités, un haut d’armoire ou de placard est idéal.
Durée : Les courges ont des capacités de conservation allant de quelques mois à 2 ans.

Utilisation :
Culinaire : La charlotte courge curry coco est un bon exemple des nombreuses recettes à cuisiner avec les courges. En effet, l’incroyable diversité de saveurs et de textures des courges permet de quasiment tout tenter en fonction de l’espèce et de la variété retenues. La liste est longue, certaines pouvant se consommer crues râpées, d’autres en tartes ou flans, sautées à la poêle ou en frites, farcies, en soupes ou purées, et bien sûr les variétés à chair filandreuse s’apprêtant comme des spaghettis, à la bolognaise ou à la carbonara. Les graines quant à elles peuvent être utilisées pour produire de l'huile ou rôties pour l'apéritif.


Ravageurs et maladies :
Tolérance : Faible.
Maladies :
L'Oïdium apparaît assez souvent en fin de culture estivale. Sa présence ne met pas vraiment la culture en péril et il n'est pas forcément nécessaire de le traiter, c’est le signal de la fin du cycle de vie des courges et l’annonce de récoltes prochaines. En préventif, un traitement au purin d'ortie ou une pulvérisation de lait pur sont de bonnes solutions.
Ravageurs :
Le puceron noir s'attaque parfois aux feuilles dont il suce la sève. Le puceron des racines s'attaque quant à lui au collet des plantes. Les pucerons peuvent être éliminés à la main ou avec une pulvérisation de savon noir. On peut aussi éviter qu'ils s'attaquent aux courges en plantant de la camomille dans le potager : les pucerons préfèreront s'y attaquer et les laisseront tranquille. Il faut aussi faire attention aux gastéropodes qui s'attaqueront aux jeunes plants. L'installation d'un cordon de cendre ou de coquilles d'œufs et la culture en godet suffisent pour s'en prémunir. Enfin, les rongeurs peuvent s'attaquer aux graines fraîchement semées ou au fruit en plein développement. Dans ce cas, l'installation de piège ou la possession d'un chat peuvent aussi suffire à les éviter.

Trucs et astuces :
Il arrive que le plant de courge, même s'il est bien développé, ne forme pas de fruits. Il s'agit d'un problème fréquent rencontré chez de nombreuses plantes de la famille des Cucurbitacées. Deux explications à ce problème. Cela peut provenir de trop fortes chaleurs. Il arrive que les fleurs portées par les pieds ne soient que des fleurs mâles (on différencie les fleurs femelles par la présence d'un renflement à la base, ressemblant à un très jeune fruit). En effet, les fortes températures affectent la formation des fleurs femelles et la qualité du pollen des fleurs mâles. Malgré la présence d'insectes pollinisateurs il n'y a donc pas de fruits. Il faut donc protéger les plants avec un bon paillage, ou l'installation d'un ombrage en cas de trop fortes chaleurs. La deuxième possibilité est une absence de pollinisation. Si le jardin ne contient pas suffisamment d'insectes pollinisateurs alors la pollinisation et donc la fructification n'aura pas lieu. La solution est d'attirer les pollinisateurs près des cultures en semant des mélanges floraux ou d'autres espèces potagères mellifères.